Article - Origines du terrorisme et choix politiques
Posté le 29/11/2015 dans Efficacité dans la gestion publique, geen categorie, Non classé @fr. |
C’était prévisible ! Alors pourquoi ces attentats ? Parce que dès la mort de Mahomet, en 632, sa succession divise les Musulmans en deux camps, celui des Sunnites, majoritaires, et celui des Chiites, division qui persiste depuis 14 siècles et qui les mène souvent à des guerres fratricides. Parce que le Salafisme, qui naît très tôt, préconise un retour à l’Islam des origines et que cela fait maintenant plus de 50 ans que des imams tentent de donner une nouvelle impulsion à ce retour. Parce qu’alors que la branche Sheikhiste du Salafisme prône le recours à la prédication pacifique, celle Djihadiste fait le choix de la prise du pouvoir, si nécessaire par la force, en vue de rétablir des Etats islamiques. Parce que, pour y arriver, ces Djihadistes considèrent souvent que les infidèles (juifs, chrétiens, laïques et autres) doivent se convertir ou être combattus, voire être éliminés. Parce que, en 2003 le Président américain George Bush prend la décision d’intervenir en Iraq, ce qui apporte, au chœur du Moyen Orient, un chaos qui va en s’amplifiant. Parce que vient encore se greffer l’épineux problème israélo-palestinien qui ajoute au chaos existant. Parce qu’en 2006 est proclamé l’Etat Islamique d’Iraq (EII) qui, après s’être étendu à une partie de la Syrie, devient, en 2013, l’Etat Islamique en Iraq et au Levant (EIIL) pour aboutir, en 2014, à la proclamation du califat Etat Islamique (EI). Parce que, profitant souvent du mal-être et de la radicalisation de jeunes hommes et parfois de jeunes femmes, le Djihad (devoir religieux d’effort et d’action) aboutit à la formation de petits groupes terroristes qui se manifestent par des attentats non seulement au Moyen Orient mais encore en Afrique (Lybie, Tunisie, Nigeria, Mali…), en Europe (Madrid, Londres, Paris, Bruxelles…), en Asie (Afghanistan, Pakistan…) et, de manière spectaculaire, aux Etats-Unis (2001 les tours jumelles). Parce que, pour se maintenir et s’étendre, l’EI mobilise entre 40.000 et 60.000 combattants ainsi que des techniciens de haut niveau et de diverses spécialités. Parce que l’EI doit maintenir une structure gouvernementale pour contrôler et organiser, dans les zones occupées, la vie quotidienne d’une population de quelque dix millions d’habitants. Parce que l’EI a besoin d’armes et de munitions. Parce que, tout cela demande des moyens financiers assez considérables que l’EI se procure essentiellement par la vente du pétrole, du phosphate et du coton qu’il trouve dans les zones qu’il contrôle, vente qui est l’objet d’un dumping sur le marché intérieur et sur les marchés avoisinants, en recourant à des intermédiaires. Parce que l’Union Européenne, les USA, la Russie, l’Iran, la Turquie, l’Arabie Saoudite et d’autres pays sont englués dans l’ambiguïté d’intérêts à la fois divergents et convergents. Toutes ces situations étaient connues et leurs développements étaient prévisibles. Aussi, lorsque le pire est arrivé, et après de tragiques erreurs, est-il pathétique de voir nos dirigeants prendre un air compassé, de tenir des discours solennels et d’émouvoir le monde entier, alors qu’ils ont failli à leur mission de prévoir ce qui, de toute évidence, devait arriver. Alors que les premiers signes du chaos à venir étaient criants, nos gouvernants ont accordé la priorité au court terme et ont souvent sombré dans de mesquines querelles locales. Aussi, maintenant, la lutte contre le terrorisme absorbera-t-elle des milliards qui, investis dans l’éducation, la santé et le développement durable, auraient fait œuvre autrement utile. Les citoyens, eux aussi, sont responsables de l’état actuel de choses pour avoir été des spectateurs passifs au lieu de faire pression sur leurs dirigeants, alors que n’importe quel ‘wiki’, allié à l’actualité, était suffisant pour nous alerter sur ce qui se préparait et d’où cela allait venir. Maintenant, l’information, qui se transforme en matraquage médiatique (plus de huit jours d’éditions spéciales en continu, fin novembre), représente une publicité gratuite pour les terroristes qui doivent se réjouir du fait que leur petits groupes soient parvenus à mettre le monde entier en émoi. Tout ce précède ne doit surtout pas occulter le fait qu’il y a plus de 1.600.000.000 musulmans dans le monde dont la majorité désire vivre en paix. Alors citoyens, réveillons-nous et agissons en pressant, fortement et en permanence, nos gouvernants pour qu’ils prennent, avec lucidité, les mesures efficaces et de long terme que les circonstances exigent ! Tous ensemble veillons à tirer les leçons de ces terribles échecs afin qu’ils ne se reproduisent plus ! Article de Janusz Fedorowicz paru, le 27 novembre 2015, dans « SartMonde ». |
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