Article - Qui sont les acteurs politiques les plus populaires ?

Posté le 26/04/2016 dans geen categorie, Meilleur fonctionnement de la démocratie, Non classé @fr.

Grâce au Répertoire Politique, trouvez qui sont les plus populaires parmi les candidats aux élections. Nous avons fait l’analyse pour vous, et nous parcourons ici : les plus populaires aux élections fédérales, ou toutes catégories confondues. Nous nous intéressons aussi aux plus populaires parmi les candidats non-élus.

Comment mesurer la popularité

La popularité désigne l’allégeance, la confiance d’un grand nombre. La popularité est donc plus que la simple notoriété, puisqu’elle suppose aussi une positivité des sentiments. Une célébrité peut être ou devenir impopulaire.

Le taux de pénétration électorale est probablement la meilleure mesure de la popularité électorale. Il s’agit du pourcentage d’électeurs (de la circonscription) qui ont exprimé un vote de préférence pour le candidat. Ce pourcentage peut se baser sur le nombre d’électeurs inscrits, ou sur le nombre de votants effectifs. La seconde approche est plus correcte, puisqu’on y compare des votes de préférence effectivement exprimés à l’ensemble des votes effectifs. A partir de 2014 NousCitoyens privilégie la seconde approche, mais le chiffre de ceux qui ont effectivement pris part aux élections est plus difficile à trouver. Sur le site officiel de la Direction des élections (SPF Intérieur) nous ne trouvons toujours pas (en avril 2016) les brochures donnant tous les détails des résultats des élections de mai 2014.

Le nombre absolu de voix de préférence n’est pas une bonne méthode pour mesurer la popularité, car le nombre d’électeurs varie beaucoup d’une circonscription à l’autre. On compare alors de pommes et des poires. Pour les élections européennes, la circonscription flamande comprend 4.792.762 électeurs. Pour les élections régionales, la circonscription de Neufchâteau-Virton comprend 83.757 électeurs.

Le Répertoire Politique est, à notre connaissance, le seul endroit où vous pouvez faire une sélection des acteurs politiques sur leurs scores électoraux. Vous trouverez, en effet, parmi les 27 critères de sélection, le taux de pénétration électorale. Ce filtre se base sur le meilleur taux de pénétration obtenu par le candidat depuis 2009.

Les plus populaires aux élections fédérales

Le podium est occupé par :

  1. (N-VA) : Président de la N-VA et bourgmestre d’Anvers. Aux élections fédérales de 2014, il obtient à 43 ans, 314.650 voix de préférence, soit un taux de pénétration de 26,5% dans province d’Anvers.
  2. (PS), bourgmestre de Mons, dont le nombre de voix de préférence a toutefois chuté de 11% entre 2010 et 2014, puisque son score aux élections fédérales, circonscription du Hainaut, passe de 203.758 à 181.964 voix. La fonction de premier-ministre donne une grande notoriété, mais ne garantit pas un gain en popularité. Le taux de pénétration en 2014 est de 22,4%.
  3. (cdH), bourgmestre de Bastogne, s’est présenté aux élections fédérales dans la province du Luxembourg, où il a légèrement amélioré son score pour arriver en 2014 à 36.340 voix soit 19,7% de pénétration.

Chez les francophones, toutes catégories confondues

Parmi les 17 candidats de 2014 ayant dépassé le score de 10% entre 2009 et 2014, il y a deux catégories : (i) ceux qui ont été ou sont ministre, président de parti, président de parlement, et (ii) ceux qui ont bénéficié de la petite taille des circonscriptions électorales pour les élections régionales wallonne.

Les cas spéciaux sont :

  • (MR), bourgmestre de Rochefort. Lors des dernières élections régionales, il double son score pour atteindre un taux de pénétration de 12,31% dans la circonscription de Dinant – Philippeville.
  • (PS), le bourgmestre de Herstal, a un profil atypique. Il a émergé comme député européen en 2009. A l’époque on pouvait se présenter simultanément sur les listes européennes et régionales. Alors qu’il a réalisé le score remarquable de 63.580 voix (pénétration de 15,4%) aux élections régionales de 2009, il est tombé à 4,5% de pénétration en province de Liège lors des dernières élections fédérales.

Le trio de tête (francophones toutes catégories confondues) comprend :

  1. Elio Di Rupo (PS), 181.964 voix, 22,4% de pénétration.
  2. Paul Magnette (PS) bourgmestre titulaire de Charleroi, s’est présenté aux élections régionales en 2009 et 2014, dans la circonscription de Charleroi. Sa pénétration électorale s’est améliorée, de 13,4% à 20,2%. En 2014 il récolta près de 50.000 voix de préférence.
  3. Benoît Lutgen (cdH), 36.340 voix soit 19,7% de pénétration.

Chez les néerlandophones, toutes catégories confondues

Les 21 candidats de 2014 ayant dépassé le score de 7% entre 2009 et 2014, ont tous été ou sont ministre, président de parti, président de parlement ou commissaire européen. La seule exception est Mme Frida Brepoels.

Dans le trio de tête, en terme de popularité, se trouvent :

  • Bart De Wever (N-VA), 314.650 voix, pénétration de 26,5%.
  • Maggy De Block (Open VLD) : Ministre fédéral des Affaires sociales et de la Santé publique. Aux élections fédérales de 2014, elle atteint à 51 ans, avec 131.713 voix dans la circonscription du Brabant flamand, un taux de pénétration de 18,5%.
  • Liesbeth Homans (N-VA) : Vice-Ministre-Président au Gouvernement flamand. Aux élections régionales elle fait une ascension fulgurante en passant de 7.195 voix en 2009 à 163.502 voix en 2014, soit un taux de pénétration de 13,9% dans Province d’Anvers.

Dans la catégorie des néerlandophones non-élus

Nous avons trouvé 23 candidats non-élus dont le taux de pénétration a dépassé 2,2% entre 2009 et 2014. Il sont distribués comme suit : N-VA (7), CD&V (7), sp.a (3), Open VLD (2), Vlaams Belang (2), Groen (1), LDD (1).

Voici le trio de tête :

  • Frida Brepoels (N-VA), bourgmestre de Bilzen et ancienne députée européenne. Elle est victime du système dévolutif des votes en case de tête. Tout en étant à la 12ème place de la liste du Limbourg pour les élections fédérales, elle a récolté 26.489 voix, c’est-à-dire plus que son colistier élu. Taux de pénétration de 4,5%.
  • Jean-Marie Dedecker (LDD) est victime du seuil électoral de 5% pour permettre à un parti d’avoir des élus. Il est vrai que son parti a connu un fort déclin. Entre les élections régionales de 2009 et les fédérales de 2014, son score personnel est passé de 54.921 à 17.774 voix en province de Flandre Occidentale, ce qui fait tomber son taux de pénétration de 6,04% à 2,08%.
  • Gerald Kindermans (CD&V) a été membre du Parlement flamand, puis à la Chambre, jusqu’en 2014. Sa popularité a fortement chuté. Aux élections fédérales de 2010, il était 3ème sur la liste CD&V pour le Limbourg. Il était sur une place éligible et a obtenu 26.682 votes, soit une pénétration de 4,33%. Mais en 2014, il n’était plus sur une place éligible dans la liste CD&V. Son taux de pénétration est tombé à 1,98%. Le CD&V étant en déclin, il avait déjà perdu le poste de bourgmestre de Heers en 2012. Il a toujours concilié l’activité politique avec une activité fut-ce minime comme avocat. Considérant qu’en moyenne, la carrière comme parlementaire dure deux mandats, il ne voulait pas être financièrement dépendant du succès politique.

Dans la catégorie des francophones non-élus

Nous considérons ici les candidats aux élections de mai 2014, aussi bien les élections européennes, que fédérales et régionales. Nous avons trouvé 20 candidats non-élus dépassant le taux de pénétration de 5%. Il y en a 12 du cdH, 6 du MR et 2 du PS. On pourrait en déduire que la force de cdH se trouve plutôt dans ses candidats que dans le parti proprement dit.

Le trio de tête est :

  • Richard Fournaux (MR) avec 11.327 voix aux élections régionales dans la circonscription de Dinant-Philippeville
  • Anne Laffut (MR) avec 7.012 voix aux élections régionales dans la circonscription de Neufchâteau-Virton
  • Patrick Adam (PS) avec 6115 voix aux élections régionales dans la circonscription de Neufchâteau-Virton.

Réflexions finales

Il est plus facile d’augmenter la pénétration électorale dans une petite circonscription. Or les circonscriptions électorales pour les élections régionales wallonnes sont excessivement petites puisque certaines provinces sont coupées en quatre. On constate donc de meilleurs taux de pénétration pour ces élections.

Les électeurs doivent toutefois prendre garde du phénomène de grégarisme, de mimétisme : « puisqu’il y a une foule de gens qui font confiance à untel, je lui fais confiance aussi ». Lors des élections fédérales de 2007, le journal De Standaard publia une évaluation des ministres et donna un score de 29/100 à Marc Verwilghen. Chez Le Soir, les journalistes lui attribuaient 2/100, ce qui signifie que les observateurs spécialisés en politique considéraient sa gestion comme catastrophique. Cela ne l’a pas empêché de récolter 62.443 voix de préférence pour le Sénat (taux de pénétration de 1,5%). Marc Verwilghen vivait toujours des « rentes électorales » produites par ses performances médiatiques lorsqu’il présidait la commission d’enquête parlementaire Dutroux-Nihoul en 1996.

Être un bon électeur requiert toujours un travail de vérification. Les outils de transparence développés par NousCitoyens sont destinés à l’aider dans l’accomplissement de ce devoir civique.

Jean-Paul Pinon, 22 avril 2016

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