Article - Climato-alarmisme vs climato-scepticisme
Posté le 10/03/2020 dans Non classé @fr. |
Certains lecteurs ont demandé pourquoi NousCitoyens avait publié en février 2020 la lettre de lecteur contre le climato-alarmisme. Voici donc notre réponse.
Le sujet, hyper-médiatisé, fait partie des grandes priorités politiques et citoyennes. L’auteur de la lettre de lecteur, M. Claude Brasseur, est donc venu au bon moment avec un point de vue original. En tant que lecteur, il pouvait se permettre un style provocateur.
NousCitoyens se veut pluraliste. Nous invitons le citoyen à se former une opinion en confrontant différents points de vue, en évitant, si possible, les exclusives.
Nous savons qu’un nombre croissant de scientifiques s’organisent pour faire entendre une voix alternative, par rapport au discours dominant. NousCitoyens ne peut évidemment par arbitrer une question scientifique. Nous constatons que le commun des mortels affirme comme une vérité établie que le CO2 est LE responsable PRINCIPAL du réchauffement climatique. Or, il s’agit d’une hypothèse encore controversée dans les milieux scientifiques.
Parmi les climato-sceptiques, on peut peut-être encore trouver des gens qui nient le réchauffement climatique ou la montée du niveau des océans, mais cela n’est plus crédible. La majorité des ‘climato-sceptiques’ mettent simplement en doute la responsabilité prédominante de l’activité humaine sur l’évolution du climat. La question est : quelle est la part attribuable au CO2 dans le changement climatique que nous connaissons ?
On nous rapporte un certain ostracisme à l’égard de scientifiques ou d’autres citoyens qui relativisent la culpabilité du CO2 et de l’activité humaine dans le changement climatique. Nous réagissons donc face à une tendance au fondamentalisme. Le risque n’est pas imaginaire, quand le politique interagit avec la science.
Certains considèrent que l’autorité scientifique du GIEC ne peut être mise en cause. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, en anglais Intergovernmental Panel on Climate Change, IPCC) est un organisme intergouvernemental ouvert à tous les pays membres de l’ONU. Sans vouloir faire le procès du GIEC, NousCitoyens ne tombe pas dans une nouvelle forme d’idolâtrie. Même si le GIEC bénéficie d’un label ‘ONU’, cela n’en fait pas une institution infaillible. L’ONU, elle-même, ne peut guère se glorifier d’un parcours infaillible.
(Parlons-en de l’ONU. Les objectifs premiers de l’organisation sont le maintien de la paix et la sécurité internationale. Le spectacle des conflits armés et violences collectives dans le monde entier, ne contribue pas au prestige de l’institution. Mais admettons que la situation du monde pourrait être pire, en l’absence de l’ONU…)
Le GIEC se base sur un consensus de nombreux scientifiques du monde entier, pour assoir son autorité. L’ensemble constitué des recherches des climatologues et des travaux du GIEC représenterait la plus large étude scientifique de l’histoire de l’humanité. Plus spécialement, le rapport spécial « SR15 » approuvé le 8 octobre 2018, fait 616 pages, comprend plus de 6.000 références scientifiques et a été élaboré par 91 auteurs de 40 pays. Ce rapport ne peut évidemment pas être pris à la légère !
L’histoire montre qu’un consensus dans le monde scientifique n’est pas toujours garant de vérité. Les innombrables scientifiques de la finance ne nous ont pas protégés du crash bancaire de 2007. Le Club de Rome a fait des prédictions entretemps contredites par les faits. Ce cénacle de scientifiques de haut niveau (notamment les chercheurs du Massachusetts Institute of Technology) a pondu en 1972 le rapport The Limits to Growth (Les limites à la croissance), aussi appelé « Rapport Meadows ». Vendu à 30 millions d’exemplaires, c’est le livre environnemental le plus vendu de l’histoire. Il nous annonçait la fin du gaz et du pétrole pour le début des années 90 !
Les prédictions relatives au climat sont d’une énorme complexité. La modélisation mathématique ne semble pas encore mûre. Voici des raisons de rester ouvert, respectueusement attentif aux différentes opinions.
Même si la sensitivité du climat par rapport au CO2 devait être (beaucoup) plus faible que ce qu’on prétend, cela ne signifie pas que la reconversion énergétique soit inutile. Il y a d’autres bons motifs pour réduire la combustion de combustibles fossiles: la balance commerciale des États importateurs, la pollution (en-dehors du CO2), la diversification des sources d’énergie, etc.
Donc WeCitizens soutient la mobilisation contre les émissions de CO2. Nous ne nous prononçons pas ici sur la nature / l’ampleur des mesures à prendre ni leur ordre de priorité.
Jean-Paul Pinon, 10 mars 2020. |
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