Article - Le futur Atlas politique : l’outil de transparence pour mieux situer les acteurs politiques

Posté le 17/03/2017 dans geen categorie, Non classé @fr, Non classé @fr, NousCitoyens.

Les technologies de l’information ne cessent de nous épater. Nous recevons des réponses à des questions que nous n’avons même pas encore posées : des offres commerciales apparaissent sur notre écran pour les produits précis qui nous intéressent. En revanche, concernant le monde politique, les « catalogues » sont maigres ou difficiles à utiliser. Partant de l’expérience du Répertoire Politique, NousCitoyens prépare le nouvel Atlas politique.

 

Préparation du citoyen pour participer aux élections

Si nous voulons que le citoyen participe plus activement à la politique, il faut l’outiller valablement. Le vote, est la seule forme obligatoire de participation (mais pas la seule !). Nous savons déjà qu’il y a une diminution progressive du taux de participation aux élections, qui est tombé, en Belgique en 2014, sous la barre de 90%. Or, plus que de la quantité, il faut un vote qualitatif, si nous voulons améliorer la gestion publique.

La sélection d’un candidat politique devrait se baser sur trois critères fondamentaux : la proximité politique, la compétence et l’intégrité. Nous n’incluons pas, parmi les critères de choix pertinents, l’attrait de la photo de campagne, ni le temps de parole devant les antennes… Il manque d’outils ergonomiques pour aider le citoyen dans sa recherche.

 

L’électeur a besoin d’un Atlas politique, c’est-à-dire un outil de transparence qui intègre toutes sortes d’informations et fonctionnalités éparses sur le web : les sites des parlements et des partis, Cumuleo, les systèmes d’aide au vote, les sites personnels des acteurs politiques. De même que Google ne remplace par Wikipedia, Internet ne fournit pas la synthèse permettant de jauger les candidats politiques. Les systèmes d’aide au vote sont une fonctionnalité bien utile mais insuffisante pour voter en connaissance de cause. Le système d’aide au vote renseigne sur la proximité idéologique des candidats, mais pas sur les deux autres critères fondamentaux de sélection.

 

Travaux en cours pour élaborer le nouvel Atlas – collaboration avec l’UCL

Depuis les élections de 2014, NousCitoyens s’efforce de créer un meilleur cadre de travail pour l’électeur pressé. Le Répertoire Politique, publié depuis 2015, est une sorte de banque-carrefour du monde politique. Mais ce n’est encore qu’une étape vers la création d’un Atlas politique, qui sera plus complet, interactif, participatif, ergonomique et accessible.

 

Grâce à l’UCL, un grand pas a été franchi. En vertu d’un accord entre NousCitoyens et le professeur Kim Mens, les 80 étudiants inscrits au cours de « software engineering » ont fait, fin 2016, leur exercice pratique sur les logiciels de NousCitoyens. Un cahier de spécifications de plus de cent pages leur a permis de bien comprendre les objectifs à atteindre. M. Jérémy Blampain, de l’ASBL Banlieues, assiste NousCitoyens dans ses développements informatiques. Il a fourni les lignes directrices, permettant d’avoir un logiciel aisément adaptable. Il va assurer, tout au long de 2017, l’intégration des travaux des étudiants dans le système informatique de NousCitoyens. Malgré le travail de haute qualité fourni par les étudiants, il reste encore beaucoup de travail avant d’être opérationnel avec les nouvelles fonctionnalités. NousCitoyens cherche d’urgence € 9.000 pour financer ces travaux.

 

Contenu de la base de données

L’Atlas politique reprendra les informations déjà offertes dans le Répertoire Politique : données de contact, quelques données personnelles (sexe, âge, parti, nombre d’enfants, croyances), les CV académique, professionnel, politique, la liste des mandats, les trois succès personnels, les quatre priorités politiques, les derniers scores électoraux, le niveau de transparence (calculé sur base de la quantité d’informations fournies dans ce profil).

 

L’Atlas complètera les profils personnels en introduisant quelques nouvelles rubriques : rémunération pour l’activité publique, statistiques d’activité parlementaire, expérience politique, liens de parenté avec d’autres mandataires politiques, lien vers des articles décrivant son comportement politique.

 

Nous posons aux acteurs politiques des questions politiques fermées, auxquelles il répond oui ou non. Il peut commenter sa réponses en fournissant un commentaire. L’Atlas ajoute des nouveautés. Si l’acteur modifie sa réponse ou participe à un vote parlementaire, l’Atlas en conserve l’historique. Si le visiteur constate une absence de réponse, alors que l’acteur politique s’est exprimé ailleurs sur la même question, le visiteur peut répondre au nom du politicien. Il s’ensuivra un processus de validation.

 

Chaque question politique fera l’objet d’une page spécifique, précieuse par son contenu. Un menu, basé sur des thèmes politiques, permettra de rechercher une question, et donc la page correspondante. Le visiteur y trouvera une brève explication (moins de 500 caractères) permettant de bien comprendre la question posée. Un lien permettra de trouver une explication plus approfondie. Si un parlement a débattu cette question, on trouvera ici les références, et le résultat du vote. Un graphique montrera comment se distribuent les acteurs politiques par rapport à cette question.

 

L’élément le plus intéressant ou, en tout cas le plus original, de cette page relative à une question politique, est le vote virtuel au parlement. Un graphique montre quel serait le résultat du vote si la question y était soumise à cet instant au vote de tel parlement.

 

Alimentation de la base de données

Pour alimenter cette base de données, on combine quatre différentes sources. D’abord, l’équipe de volontaires de NousCitoyens encode en permanence des informations trouvées sur Internet : de l’ordre de 7000 mises à jour par mois. Ensuite, l’acteur politique reçoit périodiquement un hyperlien lui donnant accès à son profil, avec pouvoir d’édition. NousCitoyens négocie avec les parlements des procédures de transmission d’informations. Le but est de pouvoir importer dans la base de données de NousCitoyens des tableaux Excel fournis par chaque parlement. Finalement il y a le grand public qui pourra introduire dans le système des informations, moyennant validation par NousCitoyens. Voilà donc un premier élément de participation citoyenne !

L’utilisateur, qui cherche une information et qui constate qu’elle manque, trouvera un bouton lui permettant de générer en quelques clics un courriel personnel de rappel au politicien concerné.

 

Outil de campagne

Quiconque peut proposer une question à soumettre aux acteurs politiques, avec l’avantage que leurs réponses sont publiées dans l’Atlas, et donc aisément consultables par toute la population. En outre, l’outil de campagne permet de mobiliser les citoyens au sujet de la question. En effet, celui qui a sponsorisé la question peut transmettre à ses amis le lien vers la page de campagne. Le citoyen y trouve la liste des politiciens ciblés qui n’ont pas répondu à la question. Il peut sélectionner ceux qu’il souhaite. Il trouve le texte d’un courriel prêt à envoyer. En quelques clics il génère ainsi des rappels aux gens qu’il a sélectionné.

 

Le GPS électoral

Le système d’aide au vote permet au citoyen d’obtenir le classement des candidats en fonction de leur proximité idéologique. Il est basé sur un questionnaire à remplir par les candidats. Quand un citoyen remplit le même questionnaire, le système calcule le score de chaque candidat : 100 % pour le candidat qui a répondu exactement de la même façon à toutes les questions.

La qualité du GPS électoral dépend beaucoup du nombre de candidats qui participent, en répondant au questionnaire. Or l’Atlas est l’outil par excellence pour récolter les réponses des candidats.

 

La qualité du GPS électoral découle aussi de son couplage avec l’Atlas. L’utilisateur, qui reçoit un classement des candidats, clique sur le nom d’un candidat et ouvre ainsi le profil complet du candidat dans l’Atlas. Ceci lui donne la meilleure information possible pour évaluer si ce candidat est SON candidat. En fait, le GPS électoral est, techniquement parlant, une fonctionnalité de l’Atlas politique.

 

Ergonomie

Parmi les nombreuses améliorations prévues, citons-en deux. La première concerne l’acteur politique qui répond à une question qui lui est soumise par l’Atlas. Il trouvera un bouton lui permettant de copier la réponse de son parti (si celle-ci est disponible). Après quoi, il peut éditer la réponse en y donnant sa touche personnelle.

 

Le moteur de recherche permettant de sélectionner des acteurs politiques offre déjà 27 critères. Ces filtres utilisés pour les recherches avancées seront améliorés. On pourra sélectionner les acteurs politiques résidant dans une circonscription électorale déterminée. Un nouveau filtre permettra de sélectionner sur base des compétences exercées. Cela permettra, par exemple, de rechercher les ministres et/ou échevins compétents pour la mobilité.

 

Instrument de citoyenneté participative

NousCitoyens commence à publier des articles relatifs à la gestion publique. Les mandataires cités dans un article comme politiquement responsable, verront cet article figurer sur leur profil personnel. Les lecteurs de l’article seront invités à évaluer le comportement du mandataire dans le dossier en question. Lorsqu’un nombre suffisant de réponses sont récoltées, le système publie la moyenne de l’évaluation.

 

L’Atlas politique servira-t-il aussi au « petit » citoyen ?

Plus la politique est opaque, plus le pouvoir reste confiné aux mains des initiés. L’Atlas est comme une clef donnant gratuitement accès au savoir. Fatalement, on ne pourra pas aider à voir celui qui ferme les yeux. Toutefois, il y a, parmi les questions posées aux acteurs politiques, des questions qui intéressent directement les précarisés. S’ils ne consultent pas eux-mêmes l’Atlas, d’autres le feront pour eux, et leur communiqueront les résultats.

 

Timing de mise en œuvre

Les nouvelles techniques informatiques permettent de faire évoluer le logiciel progressivement. Nous mettrons donc en ligne les nouvelles fonctionnalités au-fur-et-à-mesure de leur intégration dans le logiciel. La rapidité dépendra, comme toujours, des ressources disponibles, c’est-à-dire de votre soutien financier.

 

Jean-Paul Pinon, 14 mars 2017.

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